Sortir du « quoi qu’il en coûte » ?

Pour l’instant le gouvernement surfe sur l’atmosphère de sortie de 15 mois d’hiver sanitaire. Il y a un véritable climat de libération sur les terrasses de café et dans les magasins.

Mais le gouvernement doit aussi se poser la question de la sortie du régime d’aides en vigueur pendant le confinement. Or l’équation n’est pas simple car il faut éviter que la cessation des aides ne se télescope avec l’élection présidentielle.

S’il y a un rebond vigoureux dès cet été, les choses seront relativement faciles. Mais rien n’est moins sûr, car il y a de nombreuses inconnues. Sans parler des aléas sanitaires encore possibles, de nombreuses entreprises ont été maintenues à flot mais n’ont pas de quoi rattraper les investissements non faits, embaucher, et reconstituer les stocks. De plus il faut pour beaucoup commencer à rembourser les prêts garantis par l’Etat.

Il est donc probable que toutes les aides ne pourront pas avoir été « débranchées » à la rentrée. Mais plus les aides sont prolongées et plus l’élection présidentielle approche. Avec le risque d’une campagne polluée par une flambée sociale ou par la fermeture d’un site industriel.

Aussi certains plaident pour que le « quoi qu’il en coûte » soit maintenu jusqu’en 2022 sous une forme ou une autre.

Source : E. Conesa et A. Tonnelier « La sortie épineuse du « quoi qu’il en coûte » » Le Monde 26/05/2021