La peur de la spirale japonaise

Des signes de déflation sont apparues en Europe depuis le début de la crise sanitaire. En Août, l’indice des prix en Zone euro a été négatif, la croissance depuis 10 ans est anémique, et les taux d’intérêt restent proche de zéro et sont même négatifs.

Il n’en faut pas plus pour craindre une spirale déflationniste comme en a connu le Japon après 1990, et dont il est à peine sorti aujourd’hui.

Certains paramètres cependant incitent à ne pas être trop pessimistes.

D’une part les prix se sont aventurés en territoire négatif en 2009, 2014, 2016 et 2020. Mais ceci n’est pas arrivé dans les 19 pays en même temps, et l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est toujours restée positive.

D’autre part l’Europe n’a pas une population aussi vieillissante que celle du Japon (20% a plus de 65 ans en Europe, contre 28% au Japon). Une population plus vieillissante réduit la population active et donc la croissance potentielle.

Et surtout le Japon a été très longtemps attentiste. Pour l’instant, la BCE agit vigoureusement contre ce risque. Espérons qu’elle restera sur cette ligne, et que les dirigeants européens resteront aussi volontariste que pour décider du plan « de 750 milliards » ou du plan de relance français.

Source : E. Albert : « En zone Euro, le spectre d’une « japonisation », Le Monde 13-14 Septembre.