La Turquie dans la tourmente

La Turquie est sur une pente dangereuse. L’inflation est très forte. Elle était de 15% en rythme annuel en Juin, et 16% en Juillet. Les taux d’intérêt réels sont modérés. Le taux directeur est à 17,75% depuis fin Juillet et n’a pas bougé depuis car la banque centrale est depuis la réforme institutionnelle aux ordres du président du pays R.T. Erdogan, qui répugne à augmenter ces taux, de peur de freiner la croissance.

Cette inaction ne rassure pas les marchés. Par ailleurs le déficit courant du pays est important (50-60 milliards de dollars) et les entreprises sont lourdement endettées en dollars. Or le dollar n’en finit pas de monter et la livre turque de baisser.

Quand les banques étrangères refuseront de prêter aux banques turques, la chute sera proche. On ignore le rythme actuel de baisse des réserves de devises étrangères, mais tous les ingrédients d’une crise de change sont là.

Si la Turquie y est acculée, elle n’aura plus le choix qu’entre une forte hausse des taux d’intérêt, avec récession de l’économie, et un contrôle des changes, qui la sortirait partiellement du jeu du marché.

Source : L’ensemble de la presse, notamment Le Monde Economie et Enteprises du 10/08/2018

N.D.L.R. : Nous avons décrit l’engrenage de la crise de change dans une fiche technique « Fiche N°11 : Le mécanisme de crise de change dans les pays endettés en devises »