La campagne du nouveau président des Etats-Unis ainsi que ses premiers actes ont montré que sa politique commerciale veut se démarquer notablement des préceptes libre-échangistes qui régnaient sans partage sur le monde depuis les années 1980.
Nous avons trop souvent sur ce site pourfendu le libre-échange(1) pour ne pas prendre part au débat qui se développe suite à ces événements(2) . Il se trouve que, comme on aurait pu s’en douter, la majorité des réactions est hostile au protectionnisme et reste fidèle au libre-échange mondialisé. L’argumentation se situe à deux niveaux :
– La mondialisation est globalement bénéfique pour tout le monde, y compris pour les pays développés comme le nôtre. Il ne faut donc pas la contrecarrer.
– Même s’il y a des inconvénients pour les pays développés, le protectionnisme est une mauvaise solution et serait même contre-productif
La mondialisation serait bénéfique pour tous ?
Les économistes qui traitent de ce sujet concluent généralement à un bilan positif, essentiellement avec des justifications de théorie économique. Plus précisément, tout le monde admet que dans un pays développé il y a des gagnants et des perdants. Les gagnants sont les consommateurs qui achètent les biens fabriqués à l’étranger à meilleur prix et les travailleurs qui produisent des biens et services d’exportation. Les perdants sont les travailleurs qui produisaient des biens et services maintenant importés(3) . Pour un pays à balance commerciale déficitaire (USA, France, et beaucoup d’autres pays), il y a plus de biens et services importés que de biens et services exportés, le résultat des gains et pertes d’emploi causés par la mondialisation est alors généralement négatif, et le bilan global de la mondialisation se réduit à compenser les pertes d’emploi par les gains des consommateurs. Les spécialistes affirment que les gains excèdent les pertes, en se fondant en fait sur la théorie, car les études sérieuses sont plutôt rares.
Mais à quoi sert d’acheter à bas prix lorsqu’on n’a plus d’emploi et donc pas de revenus ? Il est évidemment délicat de pondérer différemment les gains par bas prix et les pertes par chômage, mais on ne peut accepter les dégâts induits par un chômage important et par la baisse des revenus des moins favorisés. Pour accepter le raisonnement des mondialistes, il faudrait que cette mondialisation ne soit pas ce qu’elle est devenue, c’est-à -dire un but en soi, mais un moyen de n’avoir que des gagnants. Pour cela il faudrait canaliser une partie des gains des consommateurs pour indemniser les chômeurs et les mal payés. Mais comment faire ? Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, interrogé à ce sujet par Le Monde du Vendredi 3 Février 2017, a eu une réponse étonnante. Pour lui, il faut former les perdants à occuper de nouveau jobs dans la santé et les soins aux personnes âgées, ces emplois et formations étant financés par des impôts supplémentaires sur les plus aisés et par une diminution des dépenses militaires. Il ne semble pas lui être venu à l’idée de prendre ces ressources dans le commerce international lui-même, c’est-à -dire de prélever une partie des gains par des droit de douane.
C’est que les mondialistes ont une autre ligne de défense. Ils prétendent que les emplois sont détruits par bien d’autres causes que la mondialisation, et que celle-ci compte pour très peu. Il n’y a donc pas lieu de pénaliser outre mesure la cause la moins agissante. Souvent l’argument est renforcé sous une forme grossière qui consiste par exemple pour la France à faire le ratio des importations chinoises à toutes les importations (environ 7%), en observant que c’est assez faible, mais en oubliant de faire la correction des couts du travail différents pour rétablir des ratios de volumes, ce qui les multiplierait au moins par 2. Nous ne nions absolument pas l’importance des destructions d’emploi par l’augmentation importante de la productivité, mais nous pensons que l’influence des importations étrangères est malgré tout trop importante pour qu’on puisse la négliger.
Pour tenter de mettre tout le monde d’accord, il faudrait avoir les résultats d’études sérieuses. De telles études ne manquent pas mais le tri de ces évaluations est difficile. L’Annexe tente de le faire, puis analyse les résultats des études sélectionnées. Les conclusions principales sont que les pertes d’emploi sont très importantes et que la thèse des opposants n’est pas valide.
Pour les USA les pertes totales dues à l’ensemble de la concurrence étrangère sont dans la fourchette de 5 à 10 millions d’emplois perdus depuis 1991. On comprend que le président du pays soit inquiet à ce sujet.
Pour la France, la même évaluation est de l’ordre du million d’emplois perdu depuis 1980, c’est également un chiffre qu’on ne peut déclarer négligeable.
Il nous paraît donc impossible d’évacuer le problème en prétendant qu’il n’existe pas.
Le protectionnisme est-il un mauvais moyen ?
D’abord il faudrait préciser le terme de protectionnisme, car ce mot recouvre en fait tout une collection de barrières au libre-échange. Il ne s’agit pas seulement de barrières tarifaires (droits de douane à l’entrée, subventions à l’exportation), mais aussi de barrières réglementaires (normes, complications administratives) de barrières quantitatives (quotas), en bref toute mesure pénalisant les importateurs et/ou avantageant les exportateurs. Il peut s’agir aussi de mesures purement financières, comme des manipulations du taux de change telles que ce taux de change s’écarte du niveau « neutre », qui est de rendre équivalents les coûts du travail.
Les libre-échangistes veulent éliminer toute barrière quelle que soit sa nature. Pour les taux de change ils souhaitent une dérégulation totale, s’en remettant aux vertus du libre-marché(4) . Pour les normes ils demandent aux organismes internationaux de les uniformiser. Pour les autres barrières ils cherchent à les éliminer complètement et progressivement.
Car même s’ils admettent qu’il y a des perdants dans la mondialisation du commerce et de graves inconvénients de cette situation, ils affirment que le protectionnisme n’est pas le moyen de résoudre le problème.
Certains n’y vont pas par 4 chemins et proclament que le protectionnisme c’est la guerre ! En général ils prennent l’exemple des années 1930(5) . Mais c’est méconnaître que ce qui à cette époque a causé la montée des populismes et la guerre, ce n’est pas le protectionnisme. La mondialisation de la fin du XIXème siècle et début du XXème, associée à la déréglementation financière, a développé de grandes inégalités, puis la crise de 1929,et a paupérisé, notamment en Allemagne, des populations nombreuses. Ainsi, c’est plutôt l’absence de freins à la mondialisation (le protectionnisme étant un des freins possibles) et à la déréglementation associée, qui a causé la montée des populismes et les guerres.
Dire que le protectionnisme a causé ces catastrophes, c’est aussi méconnaître que le monde occidental a vécu de 1950 à 1970, voire même 1980, avec un système largement protectionniste, sans guerre et plutôt dans une prospérité enviée.
Il ne faut donc pas confondre, comme ont tendance à le faire les contradicteurs, protectionnisme et isolationnisme ou unilatéralisme, ou encore xénophobie. Nous sommes entièrement d’accord que la mise en œuvre de mesures protectionnistes ne doit pas être unilatérale mais faire l’objet le plus possible de concertations dans le cadre d’organisations multilatérales. Et des collaborations dans d’autres domaines (industrie, culture, aide au tiers monde, climat) doivent être renforcées. Tout ceci dans le but d’éviter la spirale des représailles.
Passons à un argument technique. En effet les adversaires du protectionnisme invoquent souvent un tel argument, qui est que l’éclatement des chaînes de production aux 4 coins du monde rend les taxations aux frontières inopérantes. Pascal Lamy ne manque pas d’invoquer cet argument à chaque discussion sur le sujet. Joseph Stiglitz, dans Le Monde le résume sobrement : « L’industrie américaine ne restera compétitive que si elle continue de prendre part à la chaîne d’approvisionnement mondiale. ». Nous allons discuter cet argument car il révèle effectivement un problème.
Lorsqu’un bien ou service est importé dans le pays qui souhaite taxer les importations, deux cas peuvent se présenter. Soit ce bien et service est vendu dans le pays ou incorporé dans un bien ou service plus complexe lui-même vendu dans le pays, soit il est réexporté ou le bien qui le contient est lui-même réexporté.
Dans le premier cas le bien importé est taxé et il ne peut y avoir aucune objection. Certes les consommateurs vont payer ce bien plus cher, mais il s’agit d’infléchir le comportement des entreprises concernées. Prenons l’exemple des automobiles. Si le fabricant importe des sièges de l’étranger, plutôt que de payer ses sièges plus cher à cause de la taxe, il préférera peut-être les fabriquer en France pour plus cher qu’avant, mais moins cher que le produit étranger taxé.
Il n’y donc à notre avis rien à redire au droit de douane dans ce cas. C’est une option politique et un arbitrage entre les consommateurs et les chômeurs.
Par contre si le bien importé dans le pays protectionniste est taxé à l’entrée, puis est réexporté sous la même forme ou incorporé dans un bien plus complexe lui-même réexporté, il va se trouver en concurrence avec des fournisseurs opérant dans d’autres pays et ne subissant pas la taxe. Il sera donc moins compétitif et l’argument semble alors correct.
Cependant plutôt que de se contenter de disqualifier ainsi le protectionnisme, les mondialistes feraient mieux de chercher un moyen de contourner cette difficulté. Pour notre part, nous n’avons pas attendu Pascal Lamy pour trouver un tel moyen. Il s’agit de la TEC (Taxe sur les Excédents Commerciaux) ainsi nommée parce qu’elle taxe les excédents de nos fournisseurs. Il s’agit d’indemniser les exportateurs en leur permettant de faire hors taxe des importations pour 80% (par exemple) de la valeur de leurs exportations. Ainsi un exportateur n’est plus pénalisé par une taxe à l’entrée, puisque celle-ci est effacée par ses exportations. Le mécanisme détaillé de cette taxe a été publié sur ce site(6) . Il n’est pas plus compliquée que bien des mécanismes fiscaux existants, et il est un exemple qu’avec un peu d’imagination on peut trouver les moyens d’amender le libre échange pour diminuer le nombre de perdants ou mieux les indemniser, sans pénaliser les acteurs nationaux du commerce international.
Conclusion
Nous avons donc successivement établi que l’équilibre social de nos pays développés réclamait impérativement une action de compensation des dommages sociaux causés par la concurrence étrangère, et qu’il existait des moyens pour entreprendre une telle compensation, moyens de nature protectionniste
Pourquoi alors l’écrasante majorité de nos élites fustige-t-elle avec tant de force les partisans d’une politique protectionniste, en l’assimilant à tort à une politique isolationniste, et en invoquant des impossibilités techniques qu’on peut aisément contourner ?
On ne peut qu’invoquer pour expliquer un tel aveuglement le poids de l’orthodoxie qui règne sur le monde occidental depuis les années 1980. Puissent les événements ne pas démentir violemment cette orthodoxie.
ANNEXE
Etudes des emplois perdus par concurrence étrangère
En France on a tendance à minimiser le problème. D’une part il y a peu d’études récentes, d’autre part les études cherchent souvent à restreindre le problème pour faciliter l’analyse(7) . L’étude exhaustive la plus récente que nous ayons trouvée est celle de L. Demmou(8) sur l’emploi industriel (le tableau est ajusté par nous).
La méthode principale employée est celle du contenu en emplois pour répartir les pertes d’emploi sur la période entre les 3 causes principales (Externalisation vers les services, Augmentation de productivité, et Concurrence étrangère). Elle est complétée par une étude économétrique pour la concurrence étrangère.
La grande force de cette étude est donc de ne pas seulement reposer sur l’économétrie. Pour ceux qui éprouvent une méfiance pour cette technique, ils seront rassurés par le fait que les deux premières causes de destruction d’emploi (externalisation et gains de productivité) sont évaluées avec des données statistiques solides. Comme d’autre part on connait aussi la quantité totale des emplois perdus depuis une date donnée, on a en théorie par différence la troisième cause, celle de la concurrence étrangère. Or l’étude économétrique confirme très bien cette évaluation par différence.
Emplois perdus sur la période (milliers)
Période |
Total |
Externalis. |
Productivité |
Concurrence |
1980-2000 |
1 445 |
450 |
317 |
669 |
2000-2007 |
455 |
23 |
250 |
182 |
1980-2007 |
1 900 |
473 |
567 |
851 |
Emplois perdus par an (milliers)
Période |
Total |
Externalis. |
Productivité |
Concurrence |
1980-2000 |
72 |
22 |
16 |
33 |
2000-2007 |
65 |
3 |
36 |
26 |
1980-2007 |
70 |
18 |
21 |
32 |
On constate que l’emploi industriel a perdu environ 850.000 emplois de 1980 à 2007 par la concurrence étrangère toutes origines confondues. Ceci remet les choses en place. Les pertes d’emploi par externalisation (470.000) ne sont pas de vraies pertes car les emplois se retrouvent dans les services aux entreprises. Par contre les pertes par hausse de productivité (notamment l’automatisation), soit 570.000 emplois, sont une importante cause alternative. Ceci étant dit, d’après cette étude, les pertes d’emploi par concurrence étrangère resteraient la première cause de destruction et expliqueraient près de la moitié des pertes d’emploi.
Remarquons aussi dans le tableau du nombre de destructions par an que la concurrence étrangère ne s’est pas exacerbée dans la dernière période, comme c’est le cas aux Etats-Unis (voir ci-dessous). Elle se serait même atténuée.
Ces estimations de L. Demmou sont confirmées par Barlet, Blanchet et Crusson, qui estiment qu’entre 1991 et 2005 il y a eu entre 35.000 et 40.000 emplois détruits par an. D’autres études donnent des estimations plus faibles :
– Aubert et Sillard (2005) indique 15.000 par an entre 1995 et 2003, mais avec un échantillon plus restreint.
– Boulhol et Fontagné (2006) 350.000 emplois perdus entre 1970 et 2002, soit 11.000 par an, mais sur une période beaucoup plus ancienne.
Au total les estimations de 25.000 à 30.000 emplois industriels par an à partir de 1980 nous semblent crédibles pour la France. Nous reviendrons plus tard sur d’éventuels effets induits non comptabilisés dans ces chiffres.
Aux Etats-Unis, nous disposons d’une étude très intéressante parce qu’elle analyse en profondeur les conséquences de la concurrence chinoise. Elle a été publiée en Janvier 2016 et porte sur des données jusqu’à 2011(9) . Les auteurs estiment que la concurrence chinoise a entraîné entre 1999 et 2011 la perte de 2 à 2 ,4 millions d’emplois. Le point important de l’étude est que les auteurs s’intéressent non seulement à l’impact direct de la perte de marchés, mais aussi aux conséquences indirectes :
– pertes d’emploi dans les industries en amont (fournisseurs) mais aussi en aval (clients)
– effets de réallocation (réutilisation par les concurrents nationaux des facteurs de production libérés, notamment les travailleurs, facteurs dont le prix baisse).
– effets sur la demande agrégée, les travailleurs touchés ayant moins de revenus (multiplicateur keynésien).
Les pertes d’emploi directes sont estimées d’abord par économétrie. L’étude inspire confiance, les effets indésirables étant filtrés par une technique appropriée.
Les pertes d’emploi en amont et aval sont estimées ensuite en utilisant des matrices d’input-output pour déterminer les effets sur les fournisseurs et les clients. Cette partie semble solide également.
Par contre les 2 derniers effets sont estimés conjointement et ne peuvent être démêlés l’un de l’autre. De plus la technique employée est de découper le territoire des USA en 722 zones locales dans lesquelles existent 3 secteurs (entreprises exposées, non exposées échangeables, et non exposées non échangeables) comportant de nombreuses entreprises. L’argument est que localement les mesures précédentes au niveau national ne mesurent pas ces effets. Mais on ne voit pas pourquoi ils seraient mieux mesurés en local.
La confusion augmente encore parce que l’effet de réallocation est théoriquement positif, tandis que l’effet de demande induite est négatif. En conséquence, obtenant un effet global nul et en fait non significatif, les auteurs en concluent que les ordres de grandeur des deux effets se compensent et n’ont pas d’effet sur le résultat final. Notre interprétation est différente. Un résultat économétrique non significatif signifie plutôt qu’on ne peut avoir confiance dans le résultat. L’effet de réallocation, qui est un effet d’équilibre général avec flexibilité des prix, est tout sauf certain d’exister en contexte de salaires très visqueux. Il reste donc à estimer l’effet keynésien d’impact sur la demande. Lorsqu’un ouvrier de l’industrie ou des services perd son job et que son revenu disparait, combien d’autres travailleurs sont impactés ? S’il dépensait 80% de son revenu et que ces transactions se reproduisaient 2 à 3 fois dans l’année (circulation de la monnaie), dans une année il peut y avoir perte d’environ 2 fois le revenu disparu. Bien entendu en général le revenu ne disparaît pas complètement à cause du système social d’assistance qui se déclenche en pareil cas. Mais sans doubler l’effet on voit que l’effet global peut être entre 100% et 200% de l’effet « primaire ». Aux USA où les filets de sécurité ne sont pas toujours généreux, l’effet est au moins majoré de 50%.
Les résultats sont les suivants
Effets (milliers d’emplois) |
91-99 |
99-11 |
91-11 |
Direct Manufacturing |
-277 |
-560 |
-837 |
Direct total |
-556 |
-1 581 |
-2 137 |
Direct + amont : Manufacturing |
-421 |
-985 |
-1 406 |
Diect + amont : Total |
-743 |
-2 367 |
-3 110 |
Avec effets keynésiens (150%) |
-1 115 |
-3 551 |
-4 665 |
Notons que ces chiffres sont relatifs à la concurrence chinoise exclusivement. Les imports US en provenance de Chine représentant 23% des imports en 2011, on peut supposer des effets similaires concernant d’autres pays émergents, tels que Taiwan, ou d’autres exportateurs agressifs, tels que l’Allemagne ou le Japon. La facture totale est donc vraisemblablement plus importante que les 4,7 millions de notre estimation et dépasse peut-être les 10 millions. Notant que la population active des USA est d’environ 150 millions de travailleurs et les chômeurs (5%) d’environ 7,5 millions, on ne s’étonnera pas que Donald Trump et son gouvernement s’inquiètent de cette situation.
Pour maintenant revenir à la situation française à la lumière de l’étude américaine, il est clair que par rapport à cette dernière, le chiffre de 850.000 emplois perdus entre 1980 et 2007 recouvre l’industrie au lieu du total, la période 1980-2007 au lieu de 1991-2011, concerne les importations de toute provenance et non seulement de Chine, prend également en compte les effets amont et aval, et finalement ne prend pas plus en compte les effets keynésiens que dans l’étude américaine. Il correspond donc en gros au chiffre (manufacturing + amont période totale) de 1400 milliers d’emploi, avec les différences de période et de couverture géographique des importations. Ceci indiquerait que compte tenu des différences de taille des économies et des populations actives (environ facteur 5), nous avons été touchés encore plus que les Etats-Unis.
Par ailleurs, si nous voulons comme pour les USA corriger les estimations des effets keynésiens, et compte tenu d’une protection des chômeurs plus importante(10) , l’effet additionnel de baisse des revenus circulant est certainement inférieur à 50%. Disons que le chiffre, partant de 850.000, doit être au minimum de 1 million.
(1) Notamment « Bonnes et mauvaises justifications du libre-échangisme », « Entre libre-échange et protectionnisme classique, quelle bonne mesure ? ».
(2) Ce papier est relatif à la nécessité du protectionnisme. Il est tout-à -fait indépendant de ce qu’on peut penser par ailleurs du président Trump et de son action.
(3) Nous ne traitons ici que du commerce international et non de l’immigration. Du côté de l’immigration il y a aussi gagnants et perdants (entreprises qui embauchent des migrants d’un côté, travailleurs évincés par des migrants moins payés de l’autre)
(4) L’expérience prouve que le libre marché des devises n’est jamais à l’équilibre neutre (voir sur ce site « Le chaos monétaire mondial »).
(5) Dans Le Monde de 3/02/2017, Gaël Giraud déclare que « On court le risque de suivre le même chemin que dans les années 1930 ».
(6) Gabriel Galand « Entre libre-échange et protectionnisme classique, quelle bonne mesure ? »
(7) Par exemple on se focalise sur les délocalisations au sens strict, en ignorant la sous-traitance et les ouvertures nouvelles
(8) Lilas Demmou « Le recul de l’emploi industriel en France entre 1980 et 2007. Ampleur et principaux déterminants : un état des lieux » Economie et Statistiques N°438-440, 2010
(9) D.Acemoglu et al. « Import Competition and the Great US Employment Sag of the 2000s » Journal of Labor Economics Vol 34 N°S1 (part 2, January 2016)
(10) En France un chômeur touche en moyenne 70% de son salaire antérieur, voire 80% pour un Smicard.
Merci pour l’article.
[…] – Faut-il approuver le protectionnisme de D.Trump ? […]